✨ Bonjour, vous lisez Cyberia #047 !
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Événement. Il y a des jours où l’on ne se sent pas vraiment dans son assiette. Tenez, la semaine dernière, justement, je n’avais pas envie de faire grand chose. Les mauvaises nouvelles ont le don d’aspirer toute votre motivation. Il fallait pourtant que je vous dise quelques mots sur ma soirée du 12 octobre, marquante à plus d’un titre, mais regarder des tweets défiler était le mieux que j’étais capable d’offrir. Les jours passant, j’ai tout de même repensé à la leçon à tirer de ce concert, et je me suis dit que ce serait l’ignorer que de se laisser si bêtement abattre. Considérez donc cette newsletter comme un sursaut de persévérance, mais ne vous inquiétez pas pour moi, ce qui m’est arrivé est bien plus banal que les mésaventures vécues par la personne qui nous intéresse.
Le concert de Jessi au Casino de Paris était déjà bien mal embarqué dès son annonce, la faute à des places jugées trop chères par les fans, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur frustration sur les réseaux sociaux. La venue de la rappeuse américaine d’origine coréenne, de son vrai nom Jessica Ho, souffrait aussi du volume hors du commun de concerts K-pop prévus cet automne, eux-mêmes pas franchement donnés. Pour remplir la fosse, l’organisation s’est trouvée forcée de sacrifier des places VIP pour leur attribuer le tarif normal, soit un petit 88 €, tout de même. Suffisant pour remplir la salle le jour J ? La longue file d’attente sur place m’a répondu que oui, mais à ce moment-là, une inquiétude en avait chassé une autre. L’artiste n’était pas là.
La veille, tard le soir, Jessi avait publié sur Instagram une photo d’une rue parisienne, laissant entendre qu’elle n’avait pas d’hôtel où dormir. Plus tôt dans la journée, elle affirmait avoir dû payer de sa poche son déplacement de Londres à Paris. La rappeuse rendait responsable de cette désorganisation un “homme” identifié par les internautes comme étant son tourneur, dont les photos n’ont pas tardé à circuler. Conséquence, à quelques heures du concert, les fans détenteurs d’accès VIP affirmaient que les balances étaient en retard. Et pour cause, Jessi est arrivée peu avant l’heure à laquelle devait commencer le show, visiblement mal en point. Alors que le public avait bien répondu présent, une annulation de dernière minute pour épuisement semblait alors plausible. Après la première partie, assurée par les danseurs de RISIN’, le concert a pourtant bel et bien commencé.
Connaissant son franc-parler, je m’attendais à ce que Jessi nous en dise plus sur sa version des faits. Je n’ai pas été déçu. Après deux morceaux exécutés tant bien que mal, la rappeuse s’est lancée dans une tirade de plus de sept minutes, chargée en mot doux à l’attention de celui dont le nom était sur toutes les lèvres. Avec des détails à peine croyables : elle et sa mère ont erré dans Paris jusqu’à six heures du matin, une amie s’est envolée de Corée du Sud pour l’aider, et le concert a bien failli être annulé à la dernière minute. Heureusement, le soutien des fans sur les réseaux sociaux et leur présence en nombre malgré tout l’ont fait changer d’avis. Qu’importe la fatigue, sa voix “perdue” et un mental aux fraises, Jessi s’est démenée pour nous offrir le spectacle qu’on était venus voir, et plus encore. Reprenant même du poil de la bête à vue d’oeil grâce à un public en délire comme j’en ai rarement vu.
Certes, la backing track a plus que servi de filet de sécurité. Certes, le concert a duré trois heures tellement Jessi se déconcentrait vite. Du fond de la salle, j’ai parfois trouvé le temps long entre deux morceaux, pendant que dans la fosse, les fans semblaient l’interpeller pour un oui ou pour un non. Si son état physique et mental ne favorisait pas l’attention, ces interludes étaient aussi un témoignage de la générosité du personnage, qui détonne encore dans le paysage K-pop d’aujourd’hui. Lors de son passage au Bataclan à l’automne 2018, la rappeuse avait interprété Spirit Animal accompagnée d’une fan. Lesquels de vos favs peuvent prétendre en faire autant ? Au Casino de Paris, elle a notamment dédicacé des décolletés, enlacé sa mère, livré des bouteilles d’eau, et j’en passe. Assumant un rôle de grande soeur, elle a prodigué quelques leçons de vie sur l’importance de triompher des difficultés sans s’interdire d’être vulnérable, dont la soirée vécue ce 12 octobre était une belle mise en pratique. Enjointe par l’équipe de la salle à mettre un point final à son show, celle qui un peu plus tôt aurait préféré disparaître derrière une porte a offert un dernier morceau à son public, qu’il était maintenant si dur de quitter. A presque 23 heures, le planning VIP n’était plus qu’un souvenir, ce qui allait donner lieu à une offre de remboursement annoncée dans des termes gorgés de rancoeur. Dans cette histoire, rien ne s’est passé comme prévu, mais Jessi a fait face à sa manière, cash, honnête et généreuse. Des comme ça, il n’y en a pas deux.
+ BABYMETAL est sorti d’un long hiatus mardi dernier pour annoncer la sortie le 24 mars 2023 d’un album concept intitulé The Other One. Le groupe se produira également en compagnie de Sabaton et Lordi (vous avez bien lu) le 21 avril 2023 au Zénith Paris - La Villette. Les places sont déjà en vente.
+ Le concert de Kyary Pamyu Pamyu prévu à l’origine le 18 novembre à Paris est reporté au 5 juin 2023 et déplacé au Cabaret Sauvage. Si vous n’aviez pas encore vos places, il est encore temps de réserver.
+ Les membres de BTS, à commencer par Jin, effectueront bien leur service militaire, a annoncé lundi l’agence BIGHIT MUSIC. Le groupe devrait être à nouveau au complet en 2025.
+ Le chanteur sud-coréen Crush s’est défendu lundi dernier d’avoir snobbé des fans noirs qui lui tendaient la main lors d’un concert. Le New York Times en profite pour explorer la question du manque de sensibilité envers les autres cultures dans la K-pop.
+ L’agence SM Entertainment a annoncé vendredi la rupture d’un contrat de production avec l’entreprise Like Planning, propriété de Lee Soo-man, son fondateur. D’aucuns y voyaient un moyen de transférer l’argent de l’agence dans les poches du roi de la K-pop.
+ La chanteuse américaine Amber Liu, révélée par le groupe f(x), a annoncé le report de ses prochains concerts, peu après les avoir annoncés. Une date parisienne était prévue le 1er décembre.
+ Le festival du film coréen à Paris (FFCP), qui se tient du 25 octobre au 1er novembre au cinéma Publicis à Paris, a ouvert sa billetterie mardi.
+ Je ne partage généralement pas de critiques culturelles dans cette partie de la newsletter, mais l’avis positif du Japan Times sur Sadako DX, dernière apparition au cinéma du fantôme à la VHS maudite, est à souligner. Le film sort le 28 octobre au Japon.
+ Le distributeur britannique Anime Limited a confirmé mardi des informations évoquant son rachat par PLAION PICTURES, anciennement Koch Films et propriété du très glouton Embracer Group.
+ Des youtubeurs virtuels japonais ont fait scandale en donnant une tournure interdite aux mineurs à un stream du jeu Splatoon 3. Des extraits de films pour adultes japonais apparaissaient en effet sur le terrain de jeu là où devait se trouver l’encre projetée par les joueurs.
PS. Key, icône mode.