✨ Bonjour, vous lisez Cyberia #046 !
✉️ Contact : @presenceinwired
🎶 Playlist : Cyberia Mix
BD. D’habitude, cette newsletter ne descend pas en-dessous de la ceinture. En bientôt 50 éditions, je n’ai osé qu’une fois évoquer un sujet grivois. Je pourrais donner plusieurs raisons, la première étant que me glisser toutes les semaines dans votre boîte e-mail est déjà bien assez intime comme ça. Il arrive cependant qu’évoquer le sujet devienne inévitable, quand il est si proéminent qu’il se trouve moins entre les jambes qu’au milieu du visage. Le responsable n’est autre que le manga le plus hype du moment, premier gros lancement avec logo Crunchyroll sur la tranche : Dandadan de Yukinobu Tatsu, ex-assistant de Tatsuki Fujimoto (Chainsaw Man). Un blockbuster mélangeant romance et paranormal dont les deux premiers tomes, sortis conjointement le 5 octobre, expriment aussi un intérêt certain pour nos “précieux organes”, pour le meilleur et pour le pire.
Duo moteur de ce récit, Momo Ayase et Ken “Okarun“ Takakura se lient d’amitié par hasard, quand la première sauve le deuxième des brimades de ses camarades de lycée. Le hasard fait qu’ils croient tout deux à des phénomènes inexplicables… mais moquent leurs convictions respectives. A peine 10 pages plus tard, les voilà embarqués dans un pari au-delà du réel, visant à se convaincre mutuellement de l’existence des fantômes et des extraterrestres. Leur scepticisme fait long feu quand ces créatures hostiles pointent le bout de leur nez, démarrant un train de péripéties qui file à toute allure, avec quelques haltes en gare utiles au développement des personnages. Face au danger, Momo et Okarun font preuve d’une camaraderie sans faille, mais plongent dans des sentiments confus quand les choses se calment, oscillant entre tendresse et engueulades. La rencontre d’un nerd timide et tête de Turc et d’une jolie lycéenne intrépide ne pouvait pas accoucher d’un autre résultat.
En deux tomes, Dandadan lance aux trousses de nos deux héros plusieurs adversaires de taille, inspirés du folklore japonais et des mythes ufologiques. Si chaque rencontre est prétexte à de spectaculaires séquences d’action, Yukinobu Tatsu ne néglige pas l’usage de la peur. Un tunnel qu’on suppose inspiré de la légende urbaine d’Inunaki intervient ainsi dans le premier tome, et l’apparition de l’un des antagonistes, annoncé hors-champ par une “sonnette des mauvais esprits”, m’a particulièrement séduite. Je conseille tout de même aux insatiables de la frousse d’aller plutôt voir du côté des mésaventures de la pauvre Miko dans Mieruko-chan : Slice of Horror, riches en apparitions déplaisantes. Ici, les pouvoirs que se découvrent les personnages les aident à moins trembler face à des adversaires qui ne rechignent pas à les attaquer brutalement. Moi qui ai tendance à éviter les mangas d’action par peur de ne rien y comprendre, j’ai trouvé les affrontements lisibles et plutôt agréables à suivre.
Entre deux mauvaises rencontres, Momo et Okarun se découvrent l’un et l’autre, prenant la mesure de leur amitié naissante qui-cache-peut-être-autre-chose. Quand ils ne se chamaillent pas, leurs échanges, verbaux mais aussi gestuels, sont parfois touchants, comme quand Momo cherche à sortir son ami de son cocon en s’appuyant mollement sur lui. Moins frénétique que le premier, le deuxième tome s’aventure sur le terrain de la comédie romantique, avec ses quiproquos, ses mots qu’on regrette et ses conciliabules. Yukinobu Tatsu se montre alors capable de jouer sur plusieurs tableaux, donnant au lecteur l’envie de voir notre paire de héros évoluer. Le trope des mésententes suivies d’explications émues intervient peut-être un peu trop, mais que voulez-vous. Si les gens savaient se parler, nous ne serions pas là à lire des histoires.
A ce stade de la lecture, vous attendez peut-être avec une pointe d’inquiétude que j’en vienne au fait. Mais que se passe-t-il dans ce fichu manga pour justifier mon premier paragraphe ? Rien qui n’implique les personnages principaux ensemble, levons vite le doute. En revanche, leurs adversaires leur font subir des choses plutôt déplaisantes, qui vont de l’amusant - Okarun privé de son “engin”, entre autres - à l’assez gênant, quand Momo, aux prises avec des aliens, se retrouve en sous-vêtements au bout d’une trentaine de pages. En mettant de côté ces réserves, la séquence est proprement délirante, mais fallait-il faire subir cela 1) à une lycéenne, 2) dès le premier chapitre ? Que veut nous dire Yukinobu Tatsu sur Dandadan en suppliciant son héroïne si tôt ? Entre le passage en question et le fantôme voleur d’organes génitaux, le premier tome pourrait rebuter certains, sans parler de l’humour assez vulgaire et des dialogues tout droit sortis de l’un de ces articles marronniers sur le langage des jeunes. Kazé Crunchyroll a eu le nez creux en sortant deux tomes d’un coup, ceux qui auraient été agacés, saoulés ou gavés par le premier pouvant se rassurer avec le second. A l’instar de Mieruko-chan qui révélait ses qualités en levant le pied sur le fanservice lourdingue, j’espère que Dandadan osera dépasser son ambiance de vestiaire. Sinon, j’aurais les boules.
+ Le premier des deux concerts de Perfume donnés cette semaine dans la préfecture de Miyagi, qui s’est tenu vendredi, a peiné à attirer les foules, avec 32% de places vendues. Les membres se seraient montrées très chagrinées au cours de la soirée, selon des messages sur les réseaux sociaux.
+ Les fans européens déçus par le report de la tournée de Kyary Pamyu Pamyu pourront se consoler avec la diffusion payante de son concert du 19 octobre au Nippon Budokan. Le droit d’accès revient à une vingtaine d’euros.
+ Il reste quelques places pour le retour en France de Dreamcatcher, prévu le 24 novembre au Zénith Paris - La Villette. Toutes les catégories sont encore disponibles à l’heure où j’écris.
+ YG Entertainment a annoncé lundi avoir pris contact avec la police au sujet de la diffusion sans son consentement de photos privées de Jennie de BLACKPINK, et des rumeurs sur sa vie sentimentale qui vont bon train depuis.
+ Amber Liu se produira en France le 1er décembre à l’Alhambra, à Paris. Comptez 50 € la place pour voir la chanteuse américaine révélée par le groupe f(x).
+ Le ministre sud-coréen de la Culture a assuré mercredi qu’une décision serait prise d’ici le mois de décembre au sujet d’une éventuelle dérogation au service militaire pour les membres de BTS.
+ Les Blu-ray et DVD japonais du film d’animation Evangelion : 3.0+1.11 Thrice Upon a Time offriront un bonus inédit intitulé Evangelion : 3.0 (-46h), nom qui laisse à penser qu’il présentera des événements antérieurs au troisième film du projet Rebuild of Evangelion. Réponse le 8 mars 2023.
+ Le Carrefour du cinéma d’animation, festival annuel prévu cette année du 9 au 15 décembre au Forum des images à Paris accueillera Yasuhiro Yoshiura, réalisateur des animés Time of Eve, Patéma et le monde inversé et Sing a Bit of Harmony.
+ Le dessinateur sud-coréen Kim Jung-gi, connu pour ses “drawing shows”, est mort lundi à Paris d’une crise cardiaque à l’âge de 47 ans, alors qu’une galerie de la capitale lui consacrait une exposition.
+ Le réalisateur Christophe Gans, à qui l’on doit le premier film Silent Hill, a annoncé dans une interview publiée lundi sur YouTube qu’il travaillait à une nouvelle adaptation de l’univers de la franchise, mais aussi que plusieurs jeux étaient en cours de développement, comme l’affirment de nombreuses rumeurs.
+ Le développeur Tequila Works a annoncé mardi l’arrivée l’an prochain du jeu d’épouvante Gylt sur plusieurs plateformes, sans en dire plus à ce stade. Rare titre exclusif à la plateforme Stadia, il risquait d’être perdu en raison de sa fermeture prochaine.
+ Mes youtubeurs jeux vidéo préférés, My Life in Gaming et Digital Foundry, unissent leurs forces dans une vidéo de deux heures consacrée à la saga Klonoa, dont la première partie est en ligne.