Chers lecteurs, l’heure est grave. Avez-vous déjà stan Loona ? Si la réponse est non, il est peut-être déjà trop tard. Mardi, le quotidien sportif sud-coréen Sports World a fait frémir les fans de K-pop en révélant les difficultés financières de l’agence du groupe féminin, BlockBerry Creative. D’après le journal, l’entreprise ne paye plus ses salariés et sous-traitants depuis des mois et affiche plusieurs milliards de wons de dette. De quoi faire chuter la lune de son orbite ? Sans trop s’avancer sur l’avenir, l’article a tout de même suscité l’inquiétude des Orbits. Qui ne sont pas plus surpris que ça…
Un petit tour sur Reddit permet en effet d’en apprendre beaucoup sur BlockBerry Creative. Lancer LOONA a d’abord coûté cher, très cher à la filiale de Polaris Entertainment. La stratégie choisie était aussi osée qu’intéressante : construire brique par brique le LOONAVERSE, en sortant d’abord 12 singles, soit un par membre, avant de faire débuter le groupe au complet. Le jeu de la “fille du mois”, traduction du nom coréen de la formation, a duré d’octobre 2016 à mars 2018. Trois sous-groupes ont également sortis des EP. Coût du pré-début : 9,9 milliards de wons, soit environ 7 millions d’euros. Le premier EP au complet, ++, n’est sorti qu’en août 2018.
Pour financer le lancement du groupe, Polaris Entertainment s’est alliée à un investisseur… qui l’a plus tard poursuivie en justice. L’agence a reçu 3,5 milliards de wons, soit environ 2,5 millions d’euros, de la part de l’entreprise tech japonaise DONUTS. Celle-ci attendait des membres de LOONA qu’elles apparaissent sur son application de streaming My Live. Seulement, seule Yeojin a participé, ce qui a convaincu les Japonais de se faire rembourser leur mise. En septembre 2020, l’agence et sa filiale, qui contestaient cette demande, ont perdu en appel. Ironiquement, lors de ses streams, Yeojin se vantait de payer son repas avec “la carte bancaire [de BlockBerry Creative]”.
A l’époque, l’affaire DONUTS avait déjà fait craindre une fin prématurée du groupe. Le hashtag #SaveLOONA s’était alors hissé en trending topic sur Twitter. Aujourd’hui, il a été remplacé par l’étonnant #loonaprayerspace. L’imagerie religieuse y tient une place prépondérante : là une photo d’un EP du groupe entouré d’objets sacrés, là une capture vidéo d’une séance de prière sur Twitter Spaces… Autre pari des fans, harceler Elon Musk et sa semi-ex-compagne Grimes sur Twitter. Le premier est riche, la seconde a fait un duo avec le sous-groupe LOONA/yyxy. Gowon serait même la soi-disant marraine de leur enfant X Æ A-XII. A ce jour, aucun des deux n’a répondu.
Si la prière et l’appel aux milliardaires s’avèrent inefficaces, le blog KPOPALYPSE a d’autres suggestions, comme nommer la très responsable Yeojin directrice financière. Plus sérieusement, il n’y a sans doute pas grand chose que les fans puissent faire, à part attendre la fin de la pandémie pour que le groupe parte en tournée, et espérer que Chuu continue de tourner des publicités pour du poulet frit. Comme l’a très bien dit un internaute sur Reddit, “ce n’est pas aux fans de sauver les finances” de BlockBerry Creative, ni même de toute entreprise du secteur qui se retrouve au pied du mur à cause d’une série de décisions douteuses. Si vous y tenez quand même, sachez que l’agence cherche un comptable.
A ma connaissance, les informations de Sports World n’ont pas été confirmées par d’autres médias. Jeudi, la chorégraphe Faryoung Kim a rajouté une pièce dans la machine en faisant savoir sur Instagram que BlockBerry Creative lui devait de l’argent, notamment pour son travail sur le clip de PTT (Paint The Town). Elle a depuis supprimé sa publication, et l’agence s’est contentée de répondre qu’elle allait “vérifier”. En surface, c’est business as usual côté LOONA, qui vient de sortir son premier single japonais. Espérons qu’elles ne rejoignent pas trop vite le cimetière des groupes de K-pop, sur la face cachée de la lune.
■ LA SEMAINE
Le FFCP, le Festival du film coréen à Paris, a révélé l’affiche de sa 16e édition, qui aura lieu du 26 octobre au 2 novembre au cinéma Publicis des Champs-Elysées. Le programme des séances d’ouverture et de clôture a également été annoncé : Escape from Mogadishu de Ryoo Seung-wan (Battleship Island) le 26 octobre, et The Book of Fish de Lee Joon-ik (Le Roi et le Clown) le 2 novembre. De l’action et de l’histoire, donc. Le festival de cinéma japonais Kinotayo, prévu du 7 au 18 décembre à la MCJP, La maison de la culture du Japon à Paris, a lui aussi révélé son affiche. L’une comme l’autre sont très jolies.
L’annonce du mariage de deux membres d’Arashi crée la confusion chez les fans. Le groupe japonais de math rock Tricot se produira en avril 2022 à Paris. La télé-réalité sud-coréenne Idol School était encore plus bidonnée qu’on ne l’imaginait. Le Shin Kamen Raider d’Hideaki Anno se dévoile un peu plus. La plateforme manga numérique Manga Plus est désormais disponible en France. L’auteur du manga Golgo 13 Takao Saito est mort d’un cancer à 84 ans. Sony rachète le studio Bluepoint Games, grand spécialiste des remakes HD. Netflix copie et se paye Night School Studio, l’équipe derrière Oxenfree et Afterparty. eFootball 2022 ne ressemble à rien et Konami promet d’y remédier.
■ LE MORCEAU
Il n’y a pas un morceau cette semaine, mais 32. Non, vous ne rêvez pas ! Pour son premier best-of, le groupe japonais PassCode a vu les choses en grand. Sorti mercredi, PassCode The Best -Link- offre deux heures de sa fameuse mixture de metal, d’EDM et d’autotune. Bien sûr, il faut aimer. La publicité ci-dessous donne un bon aperçu si ma description vous laisse perplexe. Le premier disque rassemble les titres plus connus, dont plusieurs singles, et le second une sélection des favoris du quatuor féminin, de ses musiciens, de son producteur et du reste du staff. Le best-of est disponible en plusieurs éditions, dont certaines comprennent un DVD ou un Blu-ray avec une quinzaine de clips, et un documentaire plein d’émotion sur leur récente tournée. Un contenu solide pour patienter jusqu’au nouveau single prévu le 10 novembre.
■ LE JEU
Le mois d’Halloween a commencé (oui, j’ai bien dit le mois), et qui dit Halloween dit sorcières. Et sorcière, ça rime avec anniversaire. Apparue en 1991 dans les salles d’arcade, l’adorable (et caractérielle) Cotton fête cette année ses 30 ans. Et c’est peu de dire que la reine du cute ’em up n’a pas fait les choses à moitié. Tout plein de jeux sont à l’affiche : Cotton Reboot !, remake du premier jeu de la franchise dans sa version pour ordinateurs X68000, Cotton Guardian Force Saturn Tribute, réédition des deux titres sortis sur Saturn agrémentée d’un autre soft du développeur Success, Cotton 100% et Panorama Cotton, réédition des titres sortis respectivement sur SNES et Mega Drive, et enfin Cotton Rock’n’Roll : Superlative Night Dreams, une toute nouvelle aventure. Si vous lisez encore ce paragraphe, sachez que les deux premiers sont disponibles en version dématérialisée sur PS4 et Switch. Pour les versions physiques, il faut se diriger vers l’éditeur Strictly Limited et s’armer de patience, ou importer les éditions japonaises. Même si l’émulation Saturn serait un poil laggy, il n’y a jamais eu de meilleure époque pour tirer sur des monstres rigolos à dos de balai.
■ L’OBJET
Fan de Mamoru Hosoda ? UNIQLO a pensé à vous. La marque japonaise va proposer à partir du 11 octobre une collection dédiée aux films du réalisateur de Summer Wars et Le Garçon et la Bête. Si vous aimez aussi Les Enfants loups, Ame et Yuki, vous m’en voyez désolé mais il n’est pas représenté ici. Belle, dont la sortie est toujours prévue pour le 29 décembre, a en revanche droit à son t-shirt.
■ LE DESSIN
■ L’AGENDA
📷 L’exposition Moriyama - Tomatsu : Tokyo continue à la Maison européenne de la photographie jusqu’au 24 octobre. S’y trouvent plus de 400 photos de Daido Moriyama et Shomei Tomatsu, chacun occupant son propre étage. L’amour du noir et blanc est recommandé.
5/7 rue de Fourcy, 750004 Paris
📷 La Maison européenne de la photographie accueille avec Home Again l’oeuvre unique de la japonaise Mari Katayama. Atteinte d’une maladie rare, elle a choisi l’amputation des jambes à neuf ans et réalise aujourd’hui des autoportraits où elle met en scène son corps. A voir jusqu’au 24 octobre.
5/7 rue de Fourcy, 750004 Paris
📺 La Maison de la culture du Japon à Paris dédie une exposition à UFO Robot Grendizer, alias Goldorak, pour son 45e anniversaire. Intitulé Goldorak-XperienZ, l’événement se veut une rétrospective de la franchise de robot, arrivée sur les écrans français en 1978. Les places sont en vente sur Fnac Spectacles. Fin de l’exposition le 30 octobre.
101 bis quai Branly, 75015 Paris
🎥 Le cinéma MK2 Bibliothèque programme 12 films d’animation japonaise à raison d’un par dimanche jusqu’au 12 décembre. Les deux derniers films ne sont pas encore connus, mais sont déjà annoncés Akira, Violet Evergarden ou encore Liz et l’Oiseau bleu. Deux avant-premières à suivre : 7 Jours de Yuuta Murano le 3 octobre, et Poupelle de Yusuke Hirota le 28 novembre.
128/162 avenue de France, 75013 Paris
🎥 Les mêmes films sont également projetés le samedi au cinéma MK2 Parnasse jusqu’au 8 janvier 2022, avant-premières comprises. 7 Jours de Yuuta Murano est donc au programme le 2 octobre, et Poupelle de Yusuke Hirota le 27 novembre. Une nouvelle occasion de revoir Les Enfants de la mer d’Ayumu Watanabe.
11 rue Jules Chaplain, 75006 Paris
🖼️ Le Musée du quai Branly - Jacques Chirac propose jusqu’au 16 janvier 2022 l’exposition Ultime combat. Arts martiaux d’Asie. Le Japon y a bien sûr sa place, en témoigne la présence de la Lady Snowblood de Kazuo Kamimura sur certaines affiches. Des projections et conférences ainsi qu’une nocturne viendront ponctuer l’événement.
37 Quai Branly, 75007 Paris
■ WWWWWWWWW
C’était Cyberia N°#012. A samedi !
@presenceinwired